Marguerite de la Baume, française, retraité de 54 ans, ex professeur d'Anglais, connue de la haute société, reconnue pour être sadique, cruelle, sans coeur, avait son talon d'Achille. C'étaient ses enfants, et plus encore, ses petits-enfants. Avec eux, elle devenait la mamie gâteau clichée. Ses petits-enfants étaient sa fierté ( pour une fois bien placée ! ).
Le seul problème était que sa fille aînée avait eu la bonne idée
de se marier avec un Australien. Cette folle avait tout quitter pour vivre avec lui dans cet espèce d'île appelé pays des kangourous
. Vous imaginez bien que cette situation n'était pas au goût de Marguerite ! Elle vouait une haine indéfinissable à son gendre qui la tenait éloignée de sa fille chérie. Mais désormais en retraite, elle pouvait se rendre en Océanie quand bon lui semblait, et lui mener la vie dure !
Marguerite était partie sans son mari. Celui-ci avait d'autres obligations
( comprenez jouer au golf, fumer des cigares et regarder des matchs de polo ). Aussi ne serait-ce pas impossible que ce soit lui qui ai programmé le crash de l'avion pour se débarasser de son démon de femme.
Extenuée de son vol Paris/Hong-Kong, Marguerite avait réservé une chambre dans un luxueux hôtel. Elle y avait pris un bon bain, avait commandé de la nourriture française ( elle ne voulait point manger chinois, persuadée qu'elle serait empoisonnée ! ) et avait dormit. Le lendemain, elle s'était rendue à l'aéroport avec trois heures en avance, de peur de rater l'avion.
Pendant donc à peu près trois heures, elle resta dans la salle d'attente, ses valises monogrammées Louis Vuitton près d'elle. Elle avait bien sûr acheter Gala pour s'occuper et avait compté combien de fois elle apparaissait sur les photos ( 5 ) et combien de fois son nom était mentionné ( 7 ). Ca satisfait son ego de la taille de la Tour Eiffel ( pour rester dans l'esprit Français ).
Vint le moment d'embarquer. Marguerite appela un agent de la sécurité afin qu'il mette ses valises dans l'appareil. Il rétorqua que ce n'était pas son travail. Mais vous croyez que Madame de La Baume allait se salir les mains ! Elle sortit un billet de 100 € ( elle n'avait pas de yen en stock
) et l'homme changea subitement d'avis. Ahhh le pouvoir de l'argent ! Ca ne fonctionnait bien sûr que sur les gueux !
Une fois à bord ( en première classe bien évidemment ), Marguerite fit sa cliente emmerdante comme d'habitude, et mena la vie dure à une jolie hôtesse de l'air blonde. Elle se plaignit d'abord du repas qu'on lui servait et cria haut et fort que c'était une honte de servir cette pourriture ! Puis, alors qu'elle avait commander une flûte de champagne, elle critiqua sa qualité. Enfin elle reprocha au film que l'avion passait le mauvais doublage.
Et vous imaginez bien que lorsqu'il y eut des turbulences, elle fut la première à trouver ça inadmissible ! Elle daigna enfin se taire quand l'avion se cassa en deux. L'avant atterit en plein dans un arbre. Toujours attaché à son siège, Marguerite avait eu la chance de ne pas se faire éjecter contrairement à d'autres. Dans le reste de l'avion, régnait une pagaille. Les chariots étaient renversés, les masques pendaient de partout. Le moteur faisait un drôle de bruit, comme s'il était prêt à éclater. Marguerite n'était pas grièvement blessée. Elle se leva de son siège, et sortit de l'avion par l'arrière, enfin par là où il avait été coupé en deux.
Quand elle sortit, il lui sembla être en enfer. Les personnes criaient ou pleuraient sur des corps. Mais loin de céder à la panique, Marguerite croisa les bras. Quelques personnes s'affairaient auprès des blessés. Elle ne bougea pas d'un pouce en entendant quelqu'un crier à l'agonie près d'elle. Du moins au début... Car rapidement, ce hurlement lui cassa les oreilles. Elle s'adressa alors au souffrant :
Oui bon ça y est on a compris ! Vous souffrez et alors ? Regardez mon pauvre tailleur Chanel et ce qu'il en reste !Le blessé ne répondit rien du tout, sans doute trop choquée par l'insensibilité de Marguerite. Son tailleur était désormais tâché de sang ( dont elle ignorait l'origine, une chose est sûre, ce n'était pas le sien ). Et loin d'être attristée par le nombre de morts, elle était plutôt en rogne contre le pilote.
Et j'espère qu'on sera à l'heure à Sydney ! Mes petits-enfants m'attendent !Personne ne faisait attention à cette vieille femme qui râlait et se plaignait de son sort ( bien chanceux ). La situation aurait pu être drôle si elle n'avait pas été dramatique.